Plan Hydrogène Occitanie

La Région Occitanie a lancé sa feuille de route Hydrogène vert le 22 mai 2019 sous l’impulsion de sa présidente Carole Delga. Ce plan s’inscrit dans l’ambition plus globale de l’Occitanie (REPOS) de devenir « Région à énergie positive » dès 2050. Il convient de diviser par deux la consommation d’énergie finale par habitant et de multiplier par trois la production d’énergie renouvelable.

Présentée pour la période 2019-2030 avec un plan doté de 150 millions d’euros et aspirant générer 1 milliard d’euros d’investissements, cette feuille de route hydrogène compte répondre aux objectifs suivants :

1.    Soutenir les projets de production d’hydrogène, de stockage, et de distribution
2.    Soutenir les usages de l’hydrogène
3.    Soutenir des écosystèmes territoriaux hydrogène et mobiliser les citoyens
4.    Positionner l’Occitanie comme région leader au niveau européen
5.    Anticiper les besoins en compétences pour les métiers de demain de l’hydrogène vert

Pour ce faire, ce plan comporte des objectifs chiffrés à échéance 2024 :

  • 3 rames à hydrogène Régiolis
  • 20 stations de production et de distribution d’hydrogène vert
  • 1 site de production massive d’hydrogène renouvelable (une usine et deux électrolyseurs)
  • Soutien à l’achat de 600 véhicules hydrogène

Et à l’horizon 2030 :

  • 55 stations de production et de distribution d’hydrogène vert
  • 2 sites de production d’hydrogène vert et 10 électrolyseurs
  • Soutien à l’achat de plus de 3000 véhicules hydrogène

Plusieurs projets se construisent en Occitanie depuis plusieurs années, avec une vision intégrée de la filière, de la production à la distribution, jusqu’aux usages.

Parmi les pionniers de la filière de l’hydrogène en Occitanie, on peut citer l’entreprise Braley, qui s’est lancée en 2014 dans la mise en place d’une station de production et distribution d’hydrogène sur son site d’Onet-Le-Château, aujourd’hui en service. Le département du Tarn est également particulièrement engagé depuis plusieurs années dans le développement de la filière hydrogène, notamment par le biais de la CCI 81. Cette dernière est en effet actionnaire de la SEM H2 Team, bureau d’étude pour l’accompagnement de projets de mobilité hydrogène ; et a aidé à mettre en place le campus hydrogène « Alb’hy campus » pour mutualiser les équipements et les compétences, et proposer des formations en lien avec les besoins des entreprises du secteur.

Côté production, l’AREC et l’opérateur Qair ont monté une société de projet, Hyd’Occ avec un investissement de 25 millions d’euros pour la construction d’une usine de production d’hydrogène vert sur le port de Port-la-Nouvelle (Aude). Les électrolyseurs seront alimentés par la future ferme éolienne en mer exploitée par Eolmed. L’objectif est d’atteindre une capacité de production d’hydrogène de 6 000 tonnes par an à l’horizon 2030.

Sélectionné comme l’un des 10 Projets importants d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) sur l’hydrogène (Hy2Tech), le projet de gigafactory Genvia à Béziers, producteur d’électrolyseurs réversibles haute température à oxyde solide, a un objectif de production équivalent à 1 GW d’ici 2030.

Pour structurer la distribution, la Région a signé avec la Banque Européenne d’Investissement un contrat de prêt de 40 millions d’€ pour financer le « Corridor H2 », projet de logistique pour le transport routier lourd (3 sites de production, 7 stations de distributions et une flotte de véhicules : 40 camions, 15 autocars interurbains). 
Les usages ne sont pas en reste, notamment dans la mobilité avec Alstom et le développement de trois rames de train bimode (électrique/hydrogène) à Tarbes pour la ligne de chemin de fer Toulouse-Montréjeau-Luchon. Le constructeur albigeois Safra est reconnu pour son bus H2 Businova déjà commercialisé depuis 2018. 
La région Occitanie espère également devenir une région forte de formation dans cette filière créatrice d’emplois. Lauréat de l’AMI « Compétences et métiers d’avenir » de France 2030, le projet GenyhO crée un campus hydrogène avec pour objectif de former 1500 formateurs et 50 000 apprenants de Bac - 3 à Bac  + 8 sur 5 ans.